Pilotage Moto : pourquoi se déhancher à Moto ?
13 Jan

Pilotage Moto : pourquoi se déhancher à Moto ?

Un article pour tout comprendre sur le fait de se déhancher à Moto

Le déhanchement en moto est une technique qui permet d'améliorer la sécurité et la performance sur route et sur circuit. Cet article vous expliquera en quoi consiste cette technique ainsi que ses avantages et bénéfices.



Comprendre le déhanchement en pilotage moto

1.1 Qu'est-ce que le déhanchement en pilotage moto ?

Le déhanchement en pilotage moto est une technique qui consiste à déplacer le centre de gravité du motard et de son véhicule à l'intérieur du virage.

Grâce à sa position déhanchée, le pilote change l’angle de la moto ce qui va permettre de passer beaucoup plus vite dans les virages, avec une meilleure trajectoire.

Ce mouvement est nécessaire pour maintenir la moto à une vitesse optimale et maximiser son adhérence au sol. 

Cependant, pour réussir au mieux un déhanchement, il faut aussi préparer au mieux sa moto (température et pression des pneus) et maîtriser sa technique de freinage.



1.2 Avantages et bénéfices du déhanchement en pilotage moto 

Amélioration de la sécurité et de la performance du véhicule : Le déhanchement permet d'améliorer la sécurité et la performance de la moto à une vitesse plus importante. La surface du pneu au sol est plus importante pour une même vitesse.

Augmente la précision et la stabilité du véhicule : on maintient un angle optimal en conservant le centre de gravité à l'intérieur du virage.

Augmente la vitesse de sortie des virages : La vitesse dans le virage est potentiellement plus importante avec un centre de gravité plus à l'intérieur du virage.

Comme le déhanchement permet d'augmenter la vitesse de sortie des virages et d'améliorer le contrôle du véhicule, c'est une technique que nous vous conseillons de maîtriser au mieux quand on commence à faire des roulages sur circuit.



Apprendre à utiliser le déhanchement en pilotage moto

2.1 Comment déhancher en pilotage moto : la bonne position 

Le déhanchement commence dans la ligne droite, avant le freinage : on sort ses fesses et ses hanches du côté du prochain virage, ce avant le freinage.

Ainsi, quand on freine, la position de déhanché est déjà présente : Le réservoir n’étant plus entre les jambes mais à l’intérieur de la jambe extérieur et sur les adducteurs, cela permet de freiner beaucoup plus fort en absorbant les G par les abdominaux et non avec les bras.

Et oui, contrairement à ce qu’on apprend à l’auto-école, il ne faut pas serrer le réservoir à gauche et à droite : avec les fesses dehors, on va serrer le réservoir uniquement avec la jambe extérieure. 

Cela permet au pilote de ne pas glisser de la selle avec l’appui de sa jambe extérieur, de ne pas se cramponner au guidon et d’éviter les mouvements parasites sur la moto. 

De son côté, la jambe intérieure ne va pas serrer la moto mais faire frotter le genou (le moment où le genou sera proche du sol servira alors de point de repère). Plus on mettra d’angle dans le virage, plus il faudra rentrer le genou. 

Enfin le haut du corps doit suivre : en plus de sortir ses fesses, il faudra tendre son bras extérieur et fléchir son bras intérieur pour que la tête se retrouve au niveau de la poignée d’accélération. Cela permettra d’avoir une colonne vertébrale alignée avec les fesses.



Conseils pour améliorer le déhanchement en pilotage moto

Pour améliorer votre déhanchement en pilotage moto, voici quelques conseils de professionnels :



3.1 Faire Chauffer ses pneus

Point extrêmement important et qui est la cause de beaucoup de chutes. C’est une pratique indispensable au pilotage sur circuit. 

Pour faire chauffer les pneus, il y a deux techniques : 

  • Avoir une couverture chauffante et des béquilles. C’est la technique qui demande un peu de budget mais qui permet de préparer sa moto avant le moindre roulage. 

  • Chauffer sa moto sur la piste : En ligne droite, on va accélérer très fort et freiner fort plusieurs fois. Dans les virages, on va se déhancher au maximum pour mettre le minimum d’angle sur la moto. On répète ce process pendant un et trois tours.

Une autre technique efficace et gratuite est de laisser sa moto au soleil pendant un bon moment, mais cela reste aléatoire avec le temps extérieur.

Quand sait-on que la température des pneus est bonne ? 

La température des pneus va chauffer jusqu’à faire remonter la chaleur jusqu’au métal de la jante. Quand la jante est chaude, alors on sait que les pneus sont chauds.



3.2 La pression des pneus

Attention à ne pas se faire piéger : Sur les pneus, il voit souvent marqué “une pression piste” et une “pression route” préconisée. Pourtant, la route et la piste sont faits de la même matière : le goudron.

 En réalité la pression varie selon les conditions atmosphériques : Quand il fait sec, on dégonfle le pneu pour qu’il s’écrase mieux au freinage (comme un ballon). Le fait d’aplatir le pneu va permettre d’avoir plus de surface au sol et une meilleure adhérence.

Sous la pluie en revanche, on a besoin d’évacuer l’eau pour ne pas risquer l’aquaplanning. C’est pour cela que les pneus sont plus gonflés quand il pleut.



3.3 Apprendre à freiner au bon endroit

En plus de la position en arrivée de virage, il faut savoir freiner au bon endroit pour bien déhancher.

Pour ça, on va utiliser une technique simple et efficace : les marques de freinage sur la piste.

A force de freiner, la gomme (noire) des pneus va se déposer sur la route. 

Comme les motards freinent au même endroit sur la piste, un repère visuel se forme assez rapidement. On suit donc la couleur : au début du virage, la route devient grise (le début de freinage) puis noir.

Décortiquons les étapes du freinage : 

Étape 1 : Le changement de géométrie de la moto 

En freinant,  on va enfoncer la fourche. Cet enfoncement va réduire la taille de la moto car la roue avant et la roue arrière vont se rapprocher avec la partie avant de la moto qui plonge vers le sol. 

Etape 2 : L'aplatissement du pneu

Quand la fourche est enfoncée, le pneu s’aplatit avec la force que nous mettons dessus : grâce à ça, on va avoir plus de gomme en contact avec la route et une meilleure adhérence.

On va donc chercher à freiner au bon endroit suivant la puissance de sa moto et la qualité des gommes et du châssis pour arriver en freinant de l’avant et garder cet aplatissement des pneus et cette adhérence dans le virage.

Etape 3 : Lâcher le frein grâce au transfert de masse

Quand le genou touche le sol, le transfert de masse prend le relais avec la force centrifuge et on peut lâcher le frein sans risquer de tomber.

On met alors plus d’angle pour se positionner à l’intérieur du virage, de manière à pouvoir accélérer progressivement (10% d’accélération, puis 20% puis 30% et ainsi de suite) de manière à garder l’adhérence avec le pneu arrière qui va s’écraser avec l’accélération. En fin de virage, on se retrouve à 100% d’accélération.

Attention, il est important d’avoir une accélération progressive : cela permet de parer à une avarie potentielle de l’antipatinage et de ne pas chuter dans un virage si celui-ci est désactivé.

Dernier point très important : le freinage se fait toujours à l’avant et non à l’arrière (attention !). Le freinage arrière a tendance à déstabiliser la moto.